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Le monde de Francesca
12 février 2008

Le fantôme de Baker Street, Fabrice Bourland

Le_fantome_de_Baker_Street

Présentation de l'éditeur

Londres, 1932. Depuis que la municipalité a attribué à la maison du major Hipwood le n° 221 à Baker Street, le salon du premier étage semble hanté. S'agit-il d'un esprit, comme le prétendent certains ? Existe-t-il un lien entre ces manifestations et la série de crimes qui ensanglante Whitechapel et les beaux quartiers du West End ? Motivée par un funeste pressentiment, lady Conan Doyle, la veuve de l'écrivain, sollicite l'aide de deux détectives amateurs, Andrew Singleton et James Trelawney. Lors d'une séance de spiritisme organisée à Baker Street, ces derniers découvrent avec effarement l'identité du fantôme. Et quand ils comprennent que les meurtres à la une des journaux imitent ceux commis par Jack l'Eventreur, Dracula, Mr Hyde et Dorian Gray, nos jeunes enquêteurs sont entraînés dans une aventure qu'ils ne sont pas près d'oublier. Un hymne enflammé à la littérature victorienne et à ses monstres sacrés !

Mon avis

Cette nouvelle série de romans est écrite par un auteur français, confirmant ainsi la vigueur de l’écriture hexagonale en matière de policiers, historique ou contemporain. Dans le cas présent, le récit se passe à Londres dans les années 1930, permettant ainsi aux protagonistes du récit d’évoluer dans une époque bouillonnante d’innovations, de courants de pensées et de changements. C’est un décor somme toute très classique mais l’originalité de l’histoire est d’introduire une forte dose de surnaturel et d’irrationalité dans la vie de ces deux détectives qui sont on ne peut plus rationnels.

La narration est à la première personne, laissant Andrew Singleton être à l’origine du récit, comme s’il était un personnage réel, ayant vraiment vécu ces aventures qu’il nous relate des années plus tard après les faits. D’ailleurs, la préface, totalement fictive, mêle faits réels et évènements imaginaires, de manière à distiller le doute chez le lecteur, ou du moins de faire croire qu’il s’agit en partie de la vérité. Ce récit est bien entendu une pure fiction, il n’empêche que l’auteur a effectué des recherches approfondies sur l’époque et les évènements s’y relatant, en particulier les mouvements intellectuels qui agitaient la période étudiée. Cette confusion est néanmoins à double tranchant. En effet, si le lecteur peut se raccrocher à des données véridiques pour faire la part des choses, certains développements deviennent tellement grand-guignolesques que l’effet recherché se dégonfle totalement et l’adhésion à l’histoire s’en retrouve affectée.

Si les 2 détectives peuvent donner l’impression d’être un couple de héros, on remarque rapidement que le véritable personnage principal et intéressant est bien Andrew grâce auquel on suit l’enquête. Personnage doté d’un caractère plutôt studieux, réfléchi, doté d’une formidable mémoire et remarquable lecteur, il est le pendant de James, son ami, colocataire et associé, qui est décrit plutôt comme impulsif, bon vivant et d’humeur joviale en toutes circonstances. Leur amitié réciproque ressort particulièrement dans leurs rapports affectifs et leur collaboration professionnelle, à l’image de Sherlock Holmes et de son inévitable comparse, le Docteur Watson.

Sherlock Holmes est d’ailleurs une source d’inspiration majeure et non dissimulée pour l’auteur qui a puisé dans la légende de ce personnage afin de construire son intrigue. En effet, le créateur de cet illustre personnage, Sir Arthur Conan Doyle, le lieu supposé de son logement, le 221 Baker Street, et l’apparition des 2 personnages eux-mêmes forment le corps de ce roman qui forme une bonne et solide enquête policière teintée de paranormal. Toutefois, l’auteur a choisi manifestement de donner à son histoire un virage purement fantastique, ce qui déconcerte au premier abord puis désillusionne le lecteur ensuite car celui-ci doit accepter l’enchaînement des évènements sans explication rationnelle ni épilogue satisfaisant. Aux personnes ayant un esprit pragmatique, le livre peut susciter une légère frustration au vu de l’énorme potentiel que la trame et le début du roman dégagent. Ceux qui croient plus volontiers aux sciences occultes seront probablement plus enchantés.

Le fantôme de Baker Street

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