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Le monde de Francesca
18 février 2008

Eté meurtrier à Pont Aven, Yves Josso

Clemence_tome_1

Présentation de l'éditeur

En cet été 1886, Paul Gauguin se rend pour la première fois à Pont-Aven, célèbre village qui accueille depuis longtemps déjà des peintres de tous les horizons. C'est dans cette atmosphère d'émulation artistique que Clémence va passer ses vacances au manoir de Rosmadec. Mais le meurtre d'un jeune modèle de la région vient ternir son séjour, d'autant que le principal suspect se révèle être Gildas, son ami d'enfance. Eprise de justice et certaine de l'innocence de son ami, elle va mener sa propre enquête. La jeune peintre consacrera son temps à rechercher le coupable, mais profitera aussi de son été parmi les siens pour perfectionner son art aux côtés du maître.

Mon avis

Cette première enquête de Clémence de Rosmadec, détective en herbe et en jupons, innove par son originalité tant au niveau de l’époque, de l’endroit, du contexte que du personnage principal. En effet, cette nouvelle venue dans la collection toujours passionnante des éditions 10/18 se situe en France, en Bretagne plus exactement, à la fin du 19ème siècle, lorsque l’art et la culture étaient à leur apogée, contribuant au rayonnement international de l’Hexagone. L’histoire tend autant à relater une enquête policière assez classique qu’à décrire une héroïne hors du commun et, surtout, à faire découvrir différents courants picturaux qui étaient en vogue à l’époque, à travers certains peintres célèbres et plus particulièrement Paul Gauguin.

Les faits relatés sont relativement exacts puisque Paul Gauguin a réellement séjourné à Pont Aven en 1886. Il faisait partie de la mouvance impressionniste, ayant une femme d’origine danoise et 5 enfants. Au moment où commence le récit d’Yves Josso, Gauguin s’était installé dans le petit village de pêcheurs, où il rencontra Emile Bernard, autre peintre renommé, grâce à qui il créa le Synthétisme, un autre courant inspiré du Symbolisme.

Si l’intrigue est somme toute banale, le caractère de l’héroïne est assez épatant pour son époque. En effet, Clémence a 19 ans et possède une liberté d’esprit et de manière d’être tout à fait étonnante en ce temps-là, et qui n’est pas sans rappeler Scarlett O’Hara d’Autant en emporte le vent ou Léa Delmas de La bicyclette bleue, qui sont des femmes en avance sur leur temps. On pourrait expliquer ce comportement par l’origine de sa famille, ses parents étant des artistes, sa mère pianiste et son père architecte, son frère marin bon vivant, et sa petite sœur possédant un don de voyance aussi utile que contraignant pour elle. Mais ce n’est pas la seule raison, Clémence ayant également un tempérament d’artiste puisqu’elle ambitionne de devenir un peintre renommé. Elle a droit à une autonomie et une indépendance remarquables à l’époque où les jeunes filles étaient encore chaperonnées et où les rumeurs pouvaient détruire rapidement une réputation et une vie par la même occasion. Cette liberté, Clémence s’en sert aussi bien pour vivre à sa guise  que d’aider ses proches et de vivre ses premiers émois avec son ami d’enfance et avec un nouvel arrivant.

Le style de l’auteur est percutant en distillant des expressions familières, argotiques ou en breton, rendant le texte très et vivant, et l’ensemble des personnages sympathiques par la même occasion, à l’exemple de l’oncle curé porté sur la bouteille ou encore de sa sœur célibataire, gouvernante et bigote. Un vent de fraicheur souffle sur cette nouvelle série dont les débuts sont prometteurs et dont la suite devrait s’avérer aussi palpitante !

Eté meurtrier à Pont-Aven

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