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Le monde de Francesca
1 mars 2008

Le Piège de Dante, Arnaud Delalande

Le_pi_ge_de_Dante

Présentation de l'éditeur

1756. La Venise des Lumières. Un meurtre atroce –une crucifixion– est commis en plein cœur d’un théâtre de la Sérénissime. Pour mener l’enquête, le Doge fait libérer Pietro Viravolta, aventurier et séducteur, qui croupit dans une geôle aux côtés de Casanova…
Ses recherches le conduisent tour à tour chez Luciana, la maîtresse d’un sénateur ; Spadetti, le maître verrier de Murano ; ou encore Caffelli, le prêtre tourmenté de San Giorgio Maggiore... Lorsque ce dernier est assassiné, Pietro découvre l’existence d’une secte. En se plongeant dans La Divine Comédie de Dante, il comprend que ces mises à mort reproduisent les châtiments des Neuf Cercles de l’Inferno… qui doivent se solder par l’apparition de Lucifer en personne !
Truffé de rebondissements, Le Piège de Dante mêle le suspense du thriller à la jubilation du roman d’aventures.

Mon avis

Après Expiation de Patricia MacDonald comme première lecture, ça promettait, aussi avais-je toutes les appréhensions du monde à entamer mon second ouvrage. Quelques caractéristiques auraient suffi à me hérisser. Un écrivain français qui écrit un roman historique, ça a de quoi m’effrayer dès la première page tournée. Oui mais voilà, la dimension polar rentre en jeu, et tout est différent. La vague d’auteurs policiers français a le vent en poupe. De Thilliez à Chattam en passant par Scalese, Botti et Sardou, toute cette nouvelle génération d’écrivains qui me passionnent en ce moment avec leurs intrigues glauques et leur sens de la précision des détails macabres. Oui mais le côté historique, me direz-vous ? Et bien, encore un genre qui me rebute normalement mais qui, couplé au thriller, en fait un domaine résolument passionnant. Je pense particulièrement aux 10/18 et à leur collection Grands Détectives qui ravit toujours plus de passionnés. Trêve de bavardages, revenons à l’ouvrage qui nous intéresse.

Pietro Viravolta, compagnon de cellule de Casanova, croupit dans les geôles vénitiennes en ce milieu du 18ème siècle, dénoncé pour avoir séduit la femme de son ancien mentor. Il est libéré par les autorités du Doge de Venise, mais il doit en échange s’acquitter d’une mission périlleuse : retrouver les assassins d’un comédien, et plus largement déjouer le piège qui pourrait se refermer sur le Doge.

Le livre est bien épais, plus de 530 pages, ce qui permet à l’auteur de développer tous les aspects qui lui tiennent à cœur, que ce soit dans le domaine policier, historique, urbanistique, politique ou sentimental. Bien entendu, il y a beaucoup de détails, peut-être trop pour ceux qui aiment les intrigues rapides et efficaces. Quant à moi, j’ai plutôt apprécié les cours d’histoire que l’auteur nous dispense, prenant prétexte de passer par un endroit pour nous raconter l’origine du lieu, de rencontrer un personnage pour mieux nous décrire le fonctionnement du jeu politique de l’époque, de sorte qu’on l’impression réelle de voir défiler Venise sous nos yeux et sous nos pieds.

Dante et les neuf cercles de l’Enfer, voilà un sujet qui n’est pas très original puisque d’autres s’y sont frottés avec réussite et talent. Mais ici, la progression du récit est rondement menée, de sorte que même si on soupçonne un drame, celui-ci arrive sans qu’on ne l’ait vraiment anticipé. Il s’agit d’un bon roman policier, avec une enquête qui avance ou piétine selon les circonstances, un homme prenant fait et cause pour la quête qu’il s’est fixée et des meurtres sanglants dont l’horreur est palpable malgré l’absence de précisions trop chirurgicales. Les rebondissements et les coups de théâtre s’enchainent et le meurtrier est plus cruel que jamais, se jouant des enquêteurs et de ses victimes, prenant l’apparence de Il Diavolo, le diable incarnant le mal absolu. Une petite romance dans l’air est développée de manière cohérente avec l’intrigue et qui est mignonne avec tous ces sentiments de la part d’un séducteur né. L’aboutissement de l’affaire est très surprenant, comme une ultime pirouette finale qui nous laisse abasourdis devant tant de machiavélisme.

Le Piège de Dante

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