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Le monde de Francesca
14 avril 2008

Ne plus mourir, jamais, Marc Eisenchteter

Ne_plus_mourir__jamais

Présentation de l’éditeur

Quinze années : c’est le temps qu’il a fallu pour qu’Isabelle, 42 ans aujourd’hui, sorte enfin du coma puis de l’état végétatif dans lequel un accident de la circulation l’avait plongée. On pourrait croire qu’une femme qui sort du coma ne trouvera que sourires radieux et enchantés autour d’elle. C’est loin d’être le cas, car entre-temps la petite agence de voyages qu’elle avait créée est devenue l’un des voyagistes leaders dans le monde, son compagnon a épousé la baby-sitter de leur fils Noé, et élevé avec elle la petite fille dont Isabelle était enceinte, et qui est née au moment de l’accident ! Son coma la protégeait, son retour à la vie dérange et bouscule l’ordre établi.

Quand le professeur Janson qui la soignait est retrouvé mort, étranglé par un tuyau de perfusion, Isabelle est persuadée que c’est elle qui était visée. Ses proches croient à une paranoïa absurde qui aurait germé dans son cerveau meurtri.

Isabelle ne se résigne pas et veut tout reconquérir : son entreprise, son fils, sa fille et le cœur de son homme ! Elle devient encombrante, trop encombrante...

Mon avis

Pour un premier thriller, Marc Eisenchteter réussit à construire une intrigue faite de rebondissements et de coups de théâtre, comme les scénarios télévisés qu’il a l’habitude d’écrire pour des séries françaises.

Après 15 ans de coma, Isabelle se réveille et n’arrive plus à trouver sa place dans cette époque qui a tellement changé. Le point de départ est vraiment intéressant, à la manière de la série télévisée Dead zone, la personne qui se réveille apprend qu’elle n’a plus de famille et que le monde dans lequel elle vivait a radicalement évolué. Toutefois, certaines choses n’ont pas changé. Si François Mitterrand n’est plus président de la République, certains fléaux sont restés comme le génocide au Rwanda et le virus du Sida. D’ailleurs, à part des nouvelles de sa famille et de son entreprise, la première chose qu’Isabelle veut savoir est si le vaccin du Sida a été trouvé. Réflexion marquante et parlante de la fin du 20e siècle.

Voici donc Isabelle embarquée dans la reconquête de son compagnon, sa fille et sa petite agence de voyages éthiques transformée en gigantesque multinationale ayant des liens présumés avec la mafia. D’abord sous-estimée à cause de son état physique et mental qui la fait passer pour une handicapée, elle apprend vite à être redoutée par tous ceux qui se mettent en travers de sa route. Victime innocente et maladroite ou personnage manipulateur et empreint de folie meurtrière, Isabelle est un protagoniste ambigu qui n’est pas facile à déchiffrer et qui est rempli de zones d’ombre et de mystères, alors même qu’elle est la narratrice du récit.

Pourtant, l’histoire part un peu dans tous les sens, de sorte que le lecteur se perd un peu en conjectures et se retrouve face à certaines questions qui ne trouvent pas d’explications même à la fin du livre. De plus, le langage assez familier déconcerte, un temps d’adaptation étant nécessaire pour tous ceux qui sont plutôt accoutumés à une écriture policée. Enfin, la narration à la première personne, du point de vue de l’héroïne, Isabelle, a de quoi être surprenante car elle englobe toutes les pensées, y compris celles des autres personnages, comme si Isabelle était vraiment omnisciente. Habituellement, ce procédé est un parti pris pour le personnage qui raconte l’histoire de son point de vue forcément subjectif. Là, il s’agit d’une vision un peu dérangeante dans la mesure où c’est assez étonnant. Mais c’est ce qui fait également le point fort de ce livre qui allie originalité de la construction à un suspense en plusieurs parties.

Ne plus mourir, jamais

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