Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le monde de Francesca
9 mai 2008

Double effraction, Natalia Alexandrova

Double_effraction

Présentation de l’éditeur

Dacha, trente ans, vit avec son second époux Igor et son fils Mitia une vie paisible et heureuse à Saint-Pétersbourg. Mais son existence chavire le jour où, de retour d’un court séjour chez sa mère, elle retrouve son appartement sens dessus dessous... Sa porte a été fracturée. Son appartement, cambriolé. Les voleurs ont emporté de l’argent, un manteau de fourrure, un magnétoscope, et surtout, un petit coffret en bois de palissandre qui appartenait à sa grand-mère et auquel elle était très attachée. Et comme si cela ne suffisait pas à son malheur, Igor montre de forts signes d’inquiétude depuis l’événement, et se révèle étrangement distant avec elle... Entre un mari soudain violent, un inspecteur de police suspicieux et des voisins indélicats, Dacha décide de tirer l’affaire au clair. Mais au premier meurtre, sa vie de « desperate housewife » à la mode russe bascule dans la plus sombre des machinations... Jusqu’où Dacha devra-t-elle aller pour lever le voile opaque qui a recouvert son existence ?

Mon avis

Pour une fois qu’un polar n’est pas écrit par un auteur américain ou suédois, mais par un couple russe, le dépaysement est au rendez-vous ! Toutefois, si le style est original, notamment cette tradition d’appeler les personnes à chaque fois par le nom et le prénom, et la plongée dans l’existence d’une famille russe ordinaire intéressante, l’intrigue souffre de longueurs ralentissant le rythme de l’histoire et surtout d’un épilogue cohérent et satisfaisant.

Dacha est la seule héroïne de l’histoire, celle qui porte l’ouvrage de bout en bout. Femme au foyer, elle mène une vie qu’elle estime heureuse jusqu’au jour où les conséquences du cambriolage de son appartement lui ouvre les yeux sur son mari Igor et son existence morne et terne. Elle qui ne se posait aucune question et restait dans son cocon protecteur et infantilisant était totalement prise en charge par Igor, et ne semble même pas abattue par toutes les vérités qu’elle découvre brusquement. On pourrait d’ailleurs pointer le manque d’émotions ressenties par Dacha, qui court davantage après le coffret de sa grand-mère que la reconquête de son mari. Cette légèreté de sentiments chez cette femme peut agacer le lecteur, tout comme certaines de ses réflexions et réactions, puisqu’elle n’agit pratiquement jamais avec anticipation et rationalité. Cela forme une quête assez brouillonne aussi bien sur le fond que la forme.

Alors que les malheurs d’une pauvre femme au foyer qui découvre le monde cruel qui l’entoure n’a pas vraiment de quoi passionner le lecteur, l’entrée d’une intrigue un peu plus complexe et impliquant davantage de personnes tombe à point nommé, mettant un peu plus de tonus au récit qui menaçait de provoquer de l’ennui. Un meurtre, une histoire de chantage mêlant des hommes politiques, un homme aussi cruel qu’influent, ces ingrédients réussissent à rendre la quête de vérité de Dacha beaucoup plus palpitante.

Cependant, une fois cette ultime péripétie résolue, l’épilogue redevient confus, toutes les explications ne sont pas fournies, laissant un goût d’inachevé et de perplexité pour le lecteur à la fermeture du livre. C’est vraiment dommage tant ce livre se distingue des best-sellers formatés qu’on aurait l’habitude de lire.

Double effraction

Publicité
Publicité
Commentaires
Le monde de Francesca
Publicité
Le monde de Francesca
Newsletter
Derniers commentaires
Mes réseaux sociaux
Mes avis sur Instagram
Archives
Publicité