Fallen, Lauren Kate
Présentation de l'éditeur
There’s something achingly familiar about Daniel Grigori.
Mysterious and aloof, he captures Luce Price’s attention from the moment she sees him on her first day at the Sword & Cross boarding school in sultry Savannah, Georgia. He’s the one bright spot in a place where cell phones are forbidden, the other students are all screw-ups, and security cameras watch every move.
Even though Daniel wants nothing to do with Luce–and goes out of his way to make that very clear–she can’t let it go. Drawn to him like a moth to a flame, she has to find out what Daniel is so desperate to keep secret . . . even if it kills her.
Mon avis
Fallen de Lauren Kate a réussi un beau buzz sur les blogs américains avec sa magnifique couverture et son histoire mystérieuse. La suite, Torment, est déjà prévue pour septembre 2010 aux Etats-Unis. Mais il ne suffit pas d'une jolie couverture pour que l'histoire suive. Ou plutôt devrais-je dire pour que les personnages suivent.
Le roman début dans une atmosphère lourde et très étrange. A la suite d'un événement tragique dont tout le monde pense qu'elle est coupable, Lucinda Price, surnommée Luce, intègre le pensionnat Sword & Cross où se retrouvent tous les délinquants de la région. Les pensionnaires de Sword & Cross ne sont pas des anges, loin de là, les cours sont soporifiques, le téléphone n'est autorisé qu'une fois par mois, et les caméras sont partout. Et pourtant, Luce n'est pas comme les autres, elle voit des ombres inquiétantes et ne sait absolument pas comment leur échapper. Luce a du mal à s'adapter à cette ambiance quasi-carcérale, d'autant qu'elle a immédiatement des problèmes avec certains de ses camarades, et en particulier avec Daniel Grigori, un garçon mystérieux par lequel elle est tout de suite attirée mais qui semble lui témoigner une indifférence palpable, avec lequel la première rencontre est des plus hostiles. Heureusement, Cam, un nouveau comme elle, a l'air particulièrement intéressé par elle et se montre très amical.
Cela fait longtemps que je n'avais pas autant envie de baffer une héroïne! A de nombreuses reprises durant ma lecture, j'étais partagée entre l'envie de la claquer ou de balancer le livre contre le mur. Et oui, Luce est tellement godiche que mes pires instincts se sont déchainés. Durant ma lecture, je n'avais qu'une seule pensée, que je répétais comme un mantra : « Mais quelle conne! ». Luce est un personnage qui aurait pu être sympathique si elle avait le courage de ses opinions et la bravoure d'agir, même si elle se trompe par la suite. Mais malheureusement, elle fait preuve d'une lâcheté remarquable en toutes circonstances, n'arrête pas de douter, d'hésiter, de remettre à plus tard, et finalement ne prend aucune décision de peur de faire une erreur. Elle se laisse marcher sur les pieds par tout le monde, que ce soit un ami ou un ennemi, rumine dans sa tête mais ne fait pas la moindre tentative pour s'en sortir. La narration à la troisième personne (une technique qui devient de plus en plus rare) ne contribue pas à la rendre très attachante. On a envie de la secouer pour qu'elle se bouge un peu, mais non, elle se laisse malmener, elle ne s'impose pas quand il le faut, et passe par des sentiments contradictoires, d'un sentiment d'humiliation à une joie idiote par exemple en un rien de temps, ce qui pourrait la qualifier de blonde godiche. Son attirance envers Daniel la fait passer pour une masochiste car elle n'arrête pas d'aller vers lui malgré les rebuffades qu'elle s'attire et qui sont particulièrement claires.
J'ai coutume de dire que dans une romance, peu importe l'histoire, peu importe le personnage féminin, à la limite, si le héros est réussi, le livre est sauvé. Malheureusement, Daniel déçoit, d'abord par sa faible présence dans la majorité du livre, et son charisme qui n'est pas vraiment ébouriffant. Son rejet absolu de Luce pendant pratiquement toute l'histoire ne permet pas non plus de le rendre très amical aux yeux du lecteur, surtout que le côté mystérieux, ténébreux, dangereux, finit par lasser et qu'il ne se passe pas grand chose avec lui dans le récit pour avoir un frisson en le voyant débarquer dans l'histoire. Daniel n'atteint pas le niveau de celui de Cam, qui fait un personnage bien plus intéressant que les personnages principaux, avec une complexité et un côté bad boy plus intriguant et donc fascinant que le vrai héros du livre.
J'ai également l'habitude de penser que la fin d'un livre est primordiale car elle peut gâcher le roman entier si elle retombe comme un soufflé. Et là où beaucoup d'auteurs commencent fort mais ne savent pas finir leur récit, Lauren Kate fait l'inverse puisque les 130 pages de la fin (sur plus de 450 pages en tout) sont incontestablement les meilleures avec enfin des révélations, des sentiments, des trahisons et de l'action. Certains moments de bravoure et de romance sont présents, mais très rares, et ne permettent pas de sauver le roman en entier, d'autant que certains protagonistes, qui avaient l'air si importants au départ, n'apparaissent plus du tout en cours de route, si ce n'est une allusion vers l'épilogue afin qu'ils nous rappellent à notre bon souvenir.
Lauren Kate aurait pu faire plus court en élaguant beaucoup de choses superflues surtout au début de son roman et en rendant Luce un peu plus forte, mais la curiosité de la fin est là et permet de faire la transition vers un deuxième tome, qui espérons le, même si ce n'est pas gagné, mettra un peu de plomb dans la cervelle de Luce et de Daniel.