Entre toi et moi, Stephen Edmond

Présentation de l’éditeur

Chaque hiver, Evan, 17 ans, attend avec impatience que Lucy vienne pour Noël. Depuis tout petit, Evan est fasciné par elle, peut-être même encore plus depuis qu’elle a déménagé voilà cinq ans. Cette année, Lucy a changé, son amie d’enfance a les cheveux teints en noir corbeau, elle porte un piercing dans le nez et ne dit plus un mot. Mais derrière Lucy la gothique, Evan est persuadé que se cache toujours la Lucy d’avant. Celle avec laquelle il a inventé et dessiné des années durant la bande dessinée secrète qui raconte leur histoire. Evan veut retrouver cette Lucy-là, pour savoir s’il est encore son ami ou peut devenir son petit ami… Mais est-ce que les contraires peuvent s’attirer ? Et leur amitié peut-elle se transformer en amour ?

Mon avis

Le roman est étonnant sur la forme, mais moins sur le fond.

Stephen Edmond est un auteur de romans et de bande dessinée et il rêvait de réunir écriture et dessin. C’est ce qu’il a concrétisé dans ce roman rempli de dessins illustrant les chapitres et les interludes, ainsi qu’une petite bande dessinée très mignonne qui se suit tout le long du roman, que l’on peut lire indépendamment, mais qui est bien sûr relié à l’histoire et aux personnages principaux. C’est original, réussi et très tendre.

Le récit en lui-même est malheureusement moins plaisant, composé en deux parties, avec pour chacune un point de vue différent, celui d’Evan puis de Lucy, permettant de comprendre leurs états d’âme. En dépit de ce qui les sépare et les réunit, ils ont chacun prisonniers de leurs problèmes familiaux et cherchent à se construire un monde imaginaire dans lequel se réfugier au lieu d’y faire face ou de communiquer l’un et l’autre. Ce refus de regarder la réalité en face et de rester dans leur bulle est une façon de demeurer dans l’enfance, à l’époque où ils n’avaient pas à faire face à des problèmes. Néanmoins, le déroulement des vacances d’Evan et Lucy est sans relief, il n’y a ni remise en question ni sursaut, et on finit par s’ennuyer de la monotonie de leurs journées. La fin est plus rythmée, mais il n’y a jamais eu de vrai envol, surtout que la fin est totalement ouverte.

Il en reste une jolie histoire de Noël mais qui reste une tranche de vie plutôt qu’un récit flamboyant qui nous aurait pris aux tripes.

Entre toi et moi