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Lettres écarlates, Anne Bishop (The Others tome 1)
Présentation de l’éditeur
Meg Corbyn est une cassandra sangue, une prophétesse du sang, capable de prédire l’avenir lorsqu’elle s’incise la peau. Une malédiction qui lui a valu d’être traitée comme de la viande par des hommes sans scrupules prêts à la taillader pour s’enrichir. Mais aussi un don qui lui a permis de s’échapper et va la pousser à chercher refuge chez les Autres. Là où les lois humaines ne s’appliquent pas. Même si elle sait, grâce à cette vision, que Simon Wolfgard causera également sa perte. Car si le chef des loups est d’abord intrigué par cette humaine intrépide, peu de choses la séparent d’une simple proie à ses yeux…
Mon avis
Je pense que je serai passée à côté de cette petite merveille si Nyx n’avait pas fait une campagne intensive en faveur de ce roman. Un grand merci à elle parce que j’ai passé un excellent moment !
L’univers d’Anne Bishop est passionnant. Les Autres, des créatures non humaines, dominent les continents et les humains doivent se soumettre aux règles et aux limites qui leur sont imposés. Toute tentative d’entrave ou de rébellion est sévèrement et mortellement réprimée. Pour les Autres, les humains ne sont que de la viande qu’ils adorent manger. Les Autres sont souvent des métamorphes répartis selon les espèces (loup, ours, corbeaux, etc…) mais il y également des vampires et d’autres espèces plus floues mais bien plus dangereuses encore. Ils tiennent plus du côté animal que du côté humain malgré leur possibilité de transformation physique, ce ne sont pas des gentils qui veulent se mêler incognito aux hommes.
C’est dommage que le résumé révèle d’emblée la nature de Meg, car on l’apprend un peu plus loin dans le roman, ce qui permet de s’interroger avec les personnages sur le secret qu’elle cache. Je n’en parlerai donc pas beaucoup, je préfère laisser les lecteurs s’immerger dans ce monde si fascinant. Meg est une jeune femme qui a été recluse toute sa vie dans des conditions horribles, et elle a gardé une innocence et une naïveté confondantes, qui peut agacer au début, mais qui est nouveau pour les Autres, car elle n’a pas de connaissances sur la vie ou sur eux, et donc les traite de manière normale, sans avoir conscience des dangers. Les Autres apprécient son aide et sa gentillesse et lui vouent une profonde affection, ce qui fait d’eux des alliés de poids compte tenu de leur influence et leur dangerosité.
On a une multitude de points de vue, pas seulement celui de Meg et de Simon, mais également de plusieurs personnages secondaires, les Autres ou les humains. Certaines narrations sont plus intéressants que d’autres selon moi (le côté policier m’a un peu ennuyé malheureusement même si je comprends l’intérêt pour l’histoire), et cela frustre un peu quand on est bien embarqué dans un pan de l’intrigue et qu’on passe brusquement à autre chose avec un autre protagoniste.
Malgré l’ambiance un peu tendue due à la peur et au danger, les personnages sont très attachants, Simon, Vlad (pourquoi les vampires s’appellent-ils tous comme ça ?), Henry, Tess, etc… des grognons qui je ne l’oublie pas mangent la chair humaine, mais qui sont quand même sympathiques au quotidien, avec une relation de confiance et d’amitié entre eux, surtout avec Meg. J’ai apprécié qu’ils ne lambinent pas ou ne jouent pas quand il y a un problème, ils communiquent spontanément entre eux, tout le temps, et veulent trouver une solution sans s’embarrasser de quoi que ce soit. J’ai également aimé le fait que Meg, malgré son manque de confiance et sa candeur, fasse confiance aux Autres et leur relaient ses problèmes ou ses soupçons. Il y a même des moments drôles quand on voit les métamorphes prendre des caractéristiques de leur animal d’origine : les corbeaux qui aiment ce qui brille, les ours qui aiment le miel, les biscuits… L’histoire du petit Sam est très touchante et donne un aspect encore plus sympathique aux Autres.
C’est plutôt du côté humain que j’ai eu un peu de mal. Je comprends qu’ils aient peur des Autres mais est-ce qu’il faut qu’ils soient aussi soumis ? Bon, quand on voit ce que les Autres peuvent faire en guise de représailles, sans êtats d’âme, ça refroidit els ardeurs, mais cette passivité m’a un peu ennuyée, même si clairement, à part les policiers et Meg, les humains ne sont pas des gentils.
Il n’y a pas de romance, même si on peut soupçonner un infime début de sentiments entre Meg et Simon, le chef de l’Enclos, un mâle alpha dominant qui s’emporte facilement, mais c’est plus l’apprentissage de l’autre et un début d’amitié qui nait qu’autre chose, il y a le temps pour un développement par la suite.
Les jours de la semaine ont une signification particulière, les noms de lieux également (certains noms de ville traduits en français sont un peu caricaturaux, à tel point que je pensais qu’il s’agissait d’un surnom utilisé par les personnages mais non), mais les noms des commerces traduits sont particulièrement savoureux en termes de jeux de mots. Un petit lexique et une introduction sur le monde d’Anne Bishop sont également très appréciables en début d’ouvrage.
Bref, j’ai été accrochée dès le début à cet univers complexe et fascinant, avec des créatures dont on montre le côté dangereux et animal plus que d'habitude, j’ai plongé dans l’histoire avec délice, c’est très agréable et rafraichissant pour moi qui était un peu lassée du genre de l’urban fantasy et j’ai dévoré ce roman, à tel point que j’ai enchainé sur la suite en VO pour savoir !
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