Extraits de Midnight Sun de Stephenie Meyer

Stephenie Meyer publiera des extraits de Midnight Sun sur son site tous les mardis et vendredis jusqu'à la sortie du roman le 4 août !

Toutes les traductions sont de moi et donc non officielles.

Nous nous sommes regardés durant un instant, alors que je digérais le fait que, de même qu'elle est mon premier amour, en fonction de ça j'étais aussi sa première... attirance tout au moins... Ce parallélisme me plaisait d'une étrange manière, mais me troublait également. C'était sûrement une façon perverse et malsaine pour elle de commencer sa vie sentimentale. 

Ses prédictions étranges s'étaient réalisées jusqu'à présent, avaient ancré leurs tentacules si profondément dans le futur, qu'elle-même ne comprenait pas toutes les actions qu'elle entreprenait. D'une manière ou d'une autre, elle avait senti, des années avant que Bella ait choisi de venir à Forks, qu'à un certain moment je ferais face à cette épreuve la plus bizarre. Peut-être qu'elle était omnisciente après tout.

Tous les mots que nous avons dit icî, chacun d'entre eux était une autre graine de grenade.

J'avais un spectacle à jouer désormais. Je savais quel rôle j'allais interpréter - j'avais le personnage en moi : je serais le méchant. 

Peut-être que j'aurais tenté une forme plus dynamique d'éblouissement. 

" Emmett, haletai-je. Je t'achèterai une nouvelle Jeep. " Il ricana. Aucun problème.

"Maintenant, nous allons conduire jusqu'au bout de la route pavée."

"Et qu'y a-t-il là bas?" demanda-t-elle. "Au bout de la route?"

Une forêt vide. Un manque complet de témoins. Un monstre.

"Un chemin."

Au début, je bougeais lentement, à peine plus que la vitesse humaine, alors que je me douchais, nettoyant les traces de la forêt de ma peau et mes cheveux. Comme tout à l'heure, dans ma voiture, je me sentais abîmé, diminué, comme si ma force avait été aspirée. Tout se passait dans ma tête bien évidemment. Ça ne pouvait être qu'un miracle, un don du ciel, si je pouvais d'une manière ou d'une autre vraiment perdre ma force. Si je pouvais être faible, inoffensif, un danger pour personne.

Cela me rendait honteux de m'être laissé influencer par d'autres qui ne seraient jamais à la hauteur de Carlisle. Mais j'enviais leur liberté. Et je pensais que j'aurais été capable de vivre au dessus de l'abîme moral dans lequel ils avaient tous sombré. Parce que j'étais spécial. Je secouai la tête à cette arrogance.

Tu me fixes, n'est-ce pas, petite face de rat nuisible?
Le visage de Bella devint blanc. Elle semblait paralysée, comme si elle ne pouvait pas détacher son regard du coin reculé de la pièce.
Je fis volte-face rapidement et lançai à Rosalie un regard menaçant, mes lèvres se retroussant en montrant les dents. Je sifflai doucement à son intention.
Elle me vit du coin de l'oeil, puis détourna la tête de nous deux. Je redirigeai mon regard vers Bella juste au moment où elle se tourna pour m'observer.
Elle a commencé, Rosalie pensa en boudant.

Les yeux de Rosalie se tournèrent vivement vers moi, un regard d'intense gratitude modifiant son visage d'une manière que je n'avais jamais vu auparavant. Durant un instant, je me suis rappelé à quel point elle était belle.

Ce n'était pas la première fois dans ma vie que je souhaitais forcer mon cerveau à ralentir. Le forcer à fonctionner à vitesse humaine, même si c'était seulement pour une journée, une heure, de telle mannière que je n'aurais pas le temps d'être obsédé encore et encore par les mêmes problèmes sans solution.

Je pensais à toutes les choses horribles qu'elle avait accepté me concernant sans trembler. Seuls les autres vampires étaient terrifiants apparemment.

Pensait-elle que j'étais aussi sûr de moi? Ne pouvait-elle pas deviner que tout ça était totalement hors de mes cordes? Il y avait tellement de choses auxquelles j'excellais, la plupart grâce à mes capacités inhumaines. Je savais quand je pouvais être confiant. Ce n'était en aucun cas l'un de ces moments.

J'aurais tellement aimé sortir de la voiture et traquer le duo inutile, se pencher sur eux, de manière intimidante, assez proche pour que tous les petits signes de ce que j'étais ressembleraient au fait qu'ils hurlaient sur le vieux monsieur, de montrer mes dents et gronder un avertissement dans une voix qui ne sonnerait en rien d'humain, de voir ses cheveux se dresser et entendre son coeur tressaillir de panique, mais je savais que c'était une mauvaise idée.

Jasper suivit Alice dans l'escalier, en ne courant pas mais en ne bougeant pas aussi précautionneusement que Carlisle et Esmé non plus. Il n'avait aucun besoin de faire le spectacle. Tout ce qu'il faisait semblait naturel et vrai. En vérité, il se tenait sur le fil.

Aucun d'eux ne nous remarquait, se prélassant sur la table cabossée de la cafétéria, bien qu'une embuscade de tigres étalés à nos places serait moins fatal que nous. Tout ce qu'ils voyaient étaient cinq personnes à l'air bizarre, assez proche de l'humain pour passer.

Et mes dents se serrèrent si fort que même les humains près de moi entendirent.
Oops, pensa Emmett.
Je serrais mes mains en poings, et me concentrais à rester sur mon siège.
Désolé, j'essayais de ne pas penser à ça.
Je jetai un coup d'oeil à l'horloge. Quinze minutes avant que je puisse le frapper au visage.

Ces jours comptaient tellement, et se terminaient si vite.

Mais Carlisle croyait que j'étais capable - si béni, si fort, si intelligent pour devenir la victime de mes désirs primaires. Il a du voir de quelle manière je répondais à ses louanges. Cela me rendait arrogant, je pense, mais cela me formait à être l'homme que j'ai vu dans sa tête, tellement déterminé que j'étais à obtenir son approbation qu'il avait déjà donné. Carlisle était très perspicace.

C'était exactement ce que j'attendais. Ce que je m'étais toujours dit que je voulais. Qu'elle s'en aille. Qu'elle se sauve et me laisse consumé et seul.

Si elle avait décidé de cesser d'être ma soeur ce soir, c'était son choix et je l'acceptais.

Tellement de douleur et tellement de sang et je ne serai jamais capable de le faire payer. Ce n'était pas suffisant qu'il soit en train de mourir, qu'il brûlerait. Ce ne serait jamais assez.

Rien ne restait du futur dont elle était parfaitement confiante avant cet instant. Peu importe ce qui avait changé, cela était assez important pour que ça ne laisse aucune partie de notre destin intouchée. Alice et moi ressentîmes tous les deux un frisson de panique.

Je me concentrai sur le bras strié. C'était un vrai drapeau à damier. Aussitôt qu'il fut levé, la course était lancée.

Tellement de souffrance au-delà, davantage que de la joie certainement. Mais la joie était si douce et si forte que je ne me parodnnerais jamais d'en manquer une seule seconde.