Sublimes Créatures, Richard LaGravenese
Synopsis
Ethan Wate, un jeune lycéen, mène une existence ennuyeuse dans une petite ville du sud des Etats-Unis. Mais des phénomènes inexplicables se produisent, coïncidant avec l’arrivée d’une nouvelle élève : Léna Duchannes. Malgré la suspicion et l’antipathie du reste de la ville envers Léna, Ethan est intrigué par cette mystérieuse jeune fille et se rapproche d’elle.
Il découvre que Lena est une enchanteresse, un être doué de pouvoirs surnaturels et dont la famille cache un terrible secret. Malgré l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, ils vont devoir faire face à une grande épreuve : comme tous ceux de sa famille, Lena saura à ses seize ans si elle est vouée aux forces bénéfiques de la lumière, ou à la puissance maléfique des ténèbres…
Mon avis
Il n’y a vraiment qu’avec Twilight et Harry Potter que j’ai fait attention aux différences entre le livre et le film. J’ai pu m’insurger contre certaines modifications ou omissions mais au final, ce ne sont que des détails quand on voit l’"adaptation" qu’a fait Richard LaGravenese de Sublimes Créatures (ou 16 lunes).
Si on regarde le film sans avoir lu, c’est un film adolescent assez classique, parsemé d’excellentes pointes d’humour et de références qui m’ont bien fait rire. Le climat étouffant et ultra conservateur des Sudistes est particulièrement bien rendu. Les acteurs principaux m’ont étonnamment plu au final, et pourtant je n’avais pas apprécié la bande annonce plus que ça.
Alden Ehrenreich propose une palette plus large que ce que je craignais. Il est charmeur, blagueur, sensible et amoureux et montre tout cela très bien. Alice Englert montre un côté plus froid, torturé du personnage de Lena mais est sensible au charme d’Ethan par des petites mimiques timides et mignonnes. Alors qu’Emma Thompson s’éclate à fond dans son rôle, à l’extrême, Jeremy Irons est la grande déception et se contente de faire le minimum. Zoey Deutch interprète parfaitement la garce, fille à maman et religieuse, je la vois très bien en badass girl dans Vampire Academy, donc c’est un point positif !
Néanmoins, il y a beaucoup de longueurs, de monologues et de dialogues qui font tomber le rythme qui n’était pas déjà très enlevé de l’intrigue principale. Les effets spéciaux sont moyens (la neige en coton qui tourne autour des personnages sans les toucher !) et certaines scènes sont assez clichés et cheesy, à la limite du ridicule (Jeremy Irons au piano ?!). La scène de Ridley en lunettes de soleil et foulard dans une superbe voiture rouge ressemble étrangement à une de New Moon...
Si on a lu le livre et si surtout on est fan du livre, il va y avoir une grande déception, je préfère vous prévenir. Attention aux spoilers
Je peux comprendre qu’il y ait des suppressions d’éléments ou de personnages (le loup de Maccon, le père d’Ethan), des fusions de rôles (Amma bibliothécaire...) et même des modifications chronologiques dans l’ordre d’apparition dans le roman : la trouvaille du médaillon, la découverte de Serafine…Les différences me dérangent toujours mais je n’en fais pas un scandale. J’ai quand même été très surprise de l’absence de la chanson Sixteen Moons. Mais alors que le film prenait déjà de grandes largesses par rapport à la structure du roman, il part complètement en vrille à partir du moment du bal de promo qui est absente du film. Tout, et je dis bien TOUTE l’intrigue est modifiée jusqu’à la fin. Je ne sais pas que ce Richard LaGravenese, qui a écrit le scénario et réalisé le film, a pensé, ni ce que les auteurs Kami Garcia et Margaret Stohl ont dit, mais c’est complètement fou tant tous les éléments sont complètement différents de ce qui se passe dans le livre ! J’ai même cru à un moment qu’on aurait une fin malheureuse, c’est dire !
Vu comment ça se finit, c’est très ouvert, mais j’ai l’impression que les producteurs se sont ménagés une porte de sortie au cas où. Cela peut donc rester un film unique si le succès n’est pas au rendez-vous (ce qui est le cas aux Etats-Unis) ou alors ils peuvent faire une suite si ça marche, et au choix continuer sur la trame de la saga originelle, ou même bifurquer sur une toute autre histoire (croyez-moi, ils peuvent vu ce qu’ils en ont fait à la fin du film !).
Il est donc hallucinant de voir un film adapté d’un roman de ce genre, qui change autant par rapport au roman… il faudra donc voir si les gens, fans ou pas du roman, vont y trouver leur compte…
Le film sort demain, merci Raphaël!