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Le monde de Francesca
7 avril 2008

La danse des obèses, Sophie Audouin-Mamikonian

La_danse_des_ob_ses

Présentation de l’éditeur

Un serial killer qui cuisine et tue avec la virtuosité d’un toqué trois étoiles…

Il met en scène ses crimes avec un sadisme à glacer le sang.

Il ne s’attaque qu’à des hommes obèses.

Il nargue la police : à côté de chaque cadavre, il laisse un poème crypté écrit en lettres de sang.

Et il part préparer sa prochaine victime…

 

Un flic pris au piège

Le jour même où il est chargé de l’enquête la plus tordue de sa carrière, le capitaine Philippe Heart tombe amoureux. Apparemment, aucun rapport entre son histoire d’amour naissante et les meurtres atroces qu’il doit élucider. En réalité…

 

Mon avis

A priori, si on se laisse tomber dans les clichés faciles, on peut se demander ce qu’un auteur connu pour sa série de livres pour adolescents, Tara Duncan, sorte de Harry Potter féminin à la française, pourrait faire en changeant complètement et assez brutalement de registre pour se lancer dans le polar sombre et glauque. Au mieux, on hausse les sourcils avec scepticisme et on attend de voir, au pire, on ricane méchamment et on met le roman au placard. Ce serait une grave erreur de se fier uniquement à cela car on risque de passer à côté d’un roman réussi, qui s’il présente quelques petits défauts heureusement non rédhibitoires, permet à Sophie Audouin-Mamikonian de rentrer dans la cour des grands et de faire découvrir son univers au public adulte, et notamment à celui amateur de romans policiers, particulièrement exigeant.

 

Nous voici entrainés dans le Paris d’aujourd’hui, balloté dans quelques quartiers célèbres, aux côtés d’un flic de choc à l’impulsivité dangereuse parfois, le capitaine Philippe Heart, de la 4e division de la police judiciaire (division qui n’existe pas en réalité, précise l’auteur). Chargé d’une mission à la suite d’une dénonciation anonyme de meurtre, il se trouve embarqué dans une enquête à la poursuite d’un tueur en série qui ne s’en prend qu’à des hommes corpulents. Dans cette enquête, il fait la connaissance d’une jeune et ravissante pédopsychiatre, Elena, qui semble cacher des blessures profondes liées à son passé. Lui-même étant hanté par le décès de sa femme survenu 5 ans auparavant, il est troublé par cette soudaine attirance qu’il éprouve envers cette femme, d’une telle intensité depuis bien longtemps.

 

L’intrigue est originale avec un tueur qui est narrateur de quelques chapitres, et qui révèle des horreurs qui expliquent ce qu’il est devenu, laissant le lecteur devenir à la fois compréhensif envers l’assassin et malgré tout dégoûté par la logique de ce meurtrier fin cuisinier. D’ailleurs, chaque chapitre est intitulé par un élément d’un repas, à la manière d’un menu, en commençant par l’apéritif et la mise en bouche, en passant par les entrées et plats et en finissant par le café. Tous les plats cités, quelques-uns étant détailles, semblent particulièrement appétissants, ceci dit en passant, méritant qu’on salue la recherche culinaire de l’auteur ! Le parallèle entre l’enquête policière et la relation amoureuse qui se noue entre Philippe et Elena est mené sans que l’auteur ou le lecteur s’embrouillent dans les 2 histoires qui, finalement, ne forment plus qu’une, au fur et à mesure que le récit avance et que les découvertes s’enchainent.

 

On pourrait reprocher malgré tout à ce texte un langage assez simple, pour ne pas dire simpliste, avec un vocabulaire limité et surtout des tournures de phrases qui sont familières et heurtées, entrainant par moment une lecture qui n’est pas au niveau de la gravité du drame qui se joue. L’auteur a voulu certainement ajouter une touche de légèreté et de fantaisie dans son récit, notamment avec l’humour cynique, blasé et graveleux du médecin légiste, le personnage secondaire le plus intéressant par ailleurs. Cela donne une pointe d’originalité au ton du livre qui semble toutefois peu compatible avec l’histoire d’un tueur en série.

 

Néanmoins, le récit est enlevé et bien mené, l’auteur le parsemant d’indications et de moments qui se révèlent indispensables à l’intrigue. Alors que certain passages du livre racontant un épisode dans la vie des personnages peuvent être jugés sans intérêt lors de leur lecture, ils ont finalement une explication toute trouvée lors du dénouement, rendant l’histoire bien agencée par l’auteur qui a été assez malin pour construire son intrigue de manière globale, en imbriquant des petits mystères qui se résolvent à la fin.

 

Ce premier roman destiné à un public plus mature est par conséquent de bonne qualité et permet de découvrir un auteur qu’on ne connaitrait pas si on n’a pas d’adolescentes dans les parages. Il est toutefois déconseillé de mettre ce livre entre des mains plus jeunes qui connaitraient l’univers de Sophie Audouin-Mamikonian et de Tara Duncan car ce n’est pas exactement le même public qui est visé…

La Danse des Obeses

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Commentaires
M
Je ne connais pas du tout Tara Duncan avant de tomber sur La danse des obèses. J'ai lu quelques résumés de cette série mais ça ne m'avait pas du tout attiré. Je pense que ce roman policier est complètement à l'ooposé de l'univers magique de Tara Duncan. Mais on sent l'écriture "pour jeunes" qui transparait par moments.
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L
J'avais lu les premiers tomes de Tara Duncan et puis j'avais fini par m'en lasser. Peut-être que je commence tout simplement à mûrir? <br /> En revanche, ce roman me paraît différent et bien éloigné du l'univers fantaisiste (parfois trop?) de Tara Duncan.<br /> Un livre que j'ai donc envie de découvrir même si je ne suis pas encore une grande amatrice de romans policiers.
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