40 jours de nuit, Michelle Paver
Présentation de l’éditeur
Hiver 1937. Jack part pour une expédition scientifique en Arctique, une échappatoire à son mal-être londonien. Du moins c’est ce qu’il espère. Mais très vite, ce voyage au pays des nuits interminables se transforme en cauchemar...
Mon avis
Ce roman a un style jeunesse mais l’histoire ne l’est pas du tout puisque les personnages ont la vingtaine bien tassée et ont déjà une vie derrière eux.
Le début du roman sonne comme un roman d’aventures classique, cela m’a rappelé les romans de Jack London ou Sauvage de Christopher Golden. Les grandes étendues du Nord et la grande aventure vers des espaces inhabitées donnent une vive impression d’évasion durant la lecture. Les prémices de la seconde guerre mondiale sont présents mais restent en arrière-plan.
Mais l’histoire glisse ensuite de manière insidieuse et surprenante vers le fantastique, avec des phénomènes étranges et inexpliqués, puis on bascule dans un effroi aussi glacial que le paysage qui sert de décor à ce récit lorsque cela devient plus menaçant.
Le héros du roman est Jack, peut-être une référence à Jack London, le début du récit regorgeant de noms d’explorateur. Il participe à l’expédition pour fuir sa vie monotone et frustrante. C’est un scientifique dans l’âme donc sa confrontation avec des évènements bizarres le perturbe beaucoup. Ce n’est pas un héros au sens noble du terme car il est peureux, lâche, envieux et jaloux, mais il tient bon même si ce sont pour de mauvaises raisons.
Le roman, qui prend la forme du journal intime de Jack, déroule donc le récit de ce périple ainsi que les pensées secrètes du jeune homme confronté à un phénomène inquiétant et qui risque de basculer peu à peu dans la folie. L’ambiance confère à un huis-clos, ce qui est un paradoxe vu l’étendue dans laquelle se trouve Jack et ses compagnons, à la fois inquiétant et étouffant. Pour ma part, rien que l’isolement et la solitude me pèseraient et me feraient flipper. ^^
En résumé, j’ai bien aimé ce roman oppressant et angoissant avec la touche de surnaturel qu’il fallait. J’ai été surprise au départ de voir ce roman dans la catégorie Black Moon, mais finalement entre les thrillers et les romans plus étranges, il a bien sa place.