La rue qui nous sépare, Célia Samba

Présentation de l’éditeur

Noémia a dix-neuf ans, Tristan vingt et un. Ils se croisent tous les jours, ils se plaisent, c’est évident. Mais Noémia est étudiante et Tristan est sans-abri. Entre eux, il y a le froid, la société ; entre eux, il y a la rue… qui pourrait se révéler difficile à traverser.

Mon avis

Il s’agit d’un très beau roman New Adult, pudique et touchant. Beaucoup de sujets douloureux sont traités : il y a bien sûr la réalité dangereuse et dure de la rue, mais aussi d’autres thèmes dont le lecteur découvre petit à petit à travers la galerie de personnages dont aucun n’est manichéen. Tous ont leurs qualités et leurs faiblesses, tous font des erreurs mais s’en rendent compte et tentent de comprendre et de s’améliorer.

Noémia est une jeune femme introvertie qui a un passé difficile et a du mal à aller vers les autres. Elle s’étonne elle-même en s’attachant à Tristan, un jeune sans abri. Lui-même a un parcours chaotique, mais les deux âmes blessées se trouvent et vont tisser une relation réconfortante pour eux même s’ils continuent régulièrement à faire face à leurs démons personnels et leurs préjugés. Il y a aussi Valentin et Joana, les cousins de Noémia, qui la soutiennent à chaque instant mais qui cachent également des failles. J’ai été touchée par tous ces protagonistes dont on apprend la complexité au fur et à mesure de la progression du récit, ainsi que par la démarche de l’auteure de ne jamais juger les actions de chacun, car ce n’est vraiment pas évident de gérer une situation pareille sans faire de faux-pas à un moment donné.

J’ai donc été surprise de voir de la direction que le livre prend à la fin, avec un choix original, et qui laisse au lecteur de prendre position selon ce qu’il préfère, ce qui est un peu déconcertant puisque généralement on suit la vision de l’auteur. Du coup, je suis curieuse de ce que Célia Samba avait vraiment en tête pour son histoire.

La rue qui nous sépare