Jane Eyre, Cary Fukunaga
Synopsis
Jane Eyre est engagée comme gouvernante de la petite Adèle chez le riche Edward Rochester.
Cet homme ombrageux ne tarde pas à être sensible aux charmes de la jeune fille. C'est le début d'une folle passion...
Mon avis
Je considère souvent Jane Eyre de Charlotte Brönte comme mon roman préféré. L’histoire présente à la fois un côté gothique avec les superstitions de Jane et l’ambiance de Thornfield Hall, et une belle romance entre Jane et Rochester d’une intensité et sensualité rares. Mais le plus important, il s’agit de l’évolution d’une jeune femme contrainte par son statut social et qui ne souhaite que se libérer de ce carcan.
Cette nouvelle adaptation réussie est très fidèle au roman et joue avec le principe des flash-backs. Les 3 parties de la vie de Jane Eyre sont donc traitées : son enfance jusqu’à son départ de la pension pour filles, sa vie à Thornfield Hall, puis sa rencontre avec St-John.
Mia Wasikowska incarne une Jane Eyre convaincante, à la fois quelconque, effacé mais empreinte d’un courage et d’une volonté sans faille. Et surtout, elle fait preuve d’une envie surprenante de liberté et de briser les convenances, être maitresse de son destin et fidèle à ses valeurs. Jane a l’air soumise en se tenant à sa position sociale, mais elle se respecte, suit son instinct et sait se dresser contre ce qui lui semble injuste.
Michael Fassbender est quant à lui un peu trop séduisant pour le rôle d’Edward Rochester que je voyais toujours assez ténébreux, rustique et massif. Mais c’est toujours un régal de voir cet acteur qui arrive de passer d’un film historique à un blockbuster en passant par un film indépendant. Le jeu du chat et de la souris que joue Rochester est moins subtil que dans le roman, où on est aussi confus que Jane, mais dans le film, les intentions du maitre de Thornfield Hall sont très claires (sauf pour Jane).
Le réalisateur joue habilement avec l’atmosphère presque surnaturelle à certains moments de l’histoire, et nous fait sursauter quelques fois, même s’il aurait pu en faire davantage dans l’épouvante. Il me manque d’ailleurs la scène dans la chambre de Jane avec la robe de mariée (ceux qui ont lu le livre sauront de quoi je parle).
Adèle, dont s’occupe Jane, est française, et donc parle français tout le long du film. La VO permet de voir la différence, le français épouvantable de Mia (qui est sous-titré) et celui beaucoup plus agréable de Michael.
Le film est donc une adaptation honnête et fidèle du roman que j’ai apprécié de voir et qui séduira les amateurs (ou plutôt amatrices) des films historiques anglais de ce genre, comme ceux de Jane Austen par exemple.
Jane Eyre sort demain au cinéma, merci Raphaël pour l'avant-première!