Chroniques Express #64

Elle, c'est Victoire, 17 ans, et la petite voix dans sa tête, c'est Défaite, toujours là pour la critiquer, la rabaisser, lui faire perdre confiance dans les moments difficiles. À tel point que Victoire ne peut se regarder qu'à travers l'écran de son portable. Elle est plutôt populaire... sur les réseaux sociaux, et elle n'a pas sa langue dans sa poche... quand il s'agit de mentir. Écrasée par le poids du masque qu'elle porte depuis des années, elle perd pied. Ses parents l'envoient alors faire les vendanges, affronter la réalité, la vraie ! Entre les insectes, le soleil, le rythme intense et les douleurs persistantes, Victoire doute d'avoir une révélation. Pourtant, elle ouvre les yeux sur ceux qui l'entourent : le gang des grabataires, la bande des conscrits et Gaëtan... Se pourrait-il qu'elle ne soit pas la seule à souffrir ? L'amour est-il envisageable lorsqu'on a tant de mal à s'aimer soi-même ?

L'adolescence est une période difficile que ce soit physiquement, mentalement ou socialement. C’est souvent compliqué de devoir s’adapter aux changements et au regard des autres. Le thème est bien traité par Maëlle Desard et est très touchant, tout comme d’autres sujets difficiles. La légèreté des passages dans les vignes et des personnages plus âgés fait du bien, j’aurais aimé voir ces derniers un peu plus d’ailleurs. La romance est légère et mignonne.

Bretzel Break, Maëlle Desard

« On nous maltraite. On se sert de nous. On nous troque, on nous abandonne. Qu’il en soit ainsi. À compter de ce jour, plus aucune fille ne naîtra à Saylok. »

Guerrière féroce et implacable, Desdémone a toujours suscité l’admiration des hommes de l’île de Saylok, peu importe leur clan. Aussi, quand elle est abandonnée par Banruud de Berne, le père de l’enfant qu’elle porte, car elle ne sert pas sa quête de pouvoir, la rage lui fait commettre l’irréparable. Avant de rendre son dernier souffle en donnant naissance à leur fils, elle utilise son sang pour lancer une malédiction : plus aucune fille ne naîtra à Saylok.

Condamnés à vivre sur des terres maudites, les habitants de l’île s’en remettent aux gardiens du temple pour élire le nouveau roi qui les guidera en ces temps de chaos et d’obscurité. Mais lorsque Banruud présente, sept ans plus tard, son nouveau-né au temple, il devient le parfait candidat au trône. Car il est l’heureux père d’une fille, la première-née depuis la terrible malédiction et le salut du pays tout entier…

J’ai beaucoup aimé cette fresque historique et fantastique qui se déroule à travers les années. L’univers est bien dépeint et les personnages sont doux. Le héros, Bray, est particulièrement attachant et son histoire familiale très intéressante à découvrir.

Comme a dit Amy Harmon, elle a toujours une histoire d’amour dans ses livres afin de conserver de la lumière dans un récit qui peut être difficile. La romance est mignonne avec les obstacles et les défis qui s’enchaînent.

On peut trouver que la construction du roman est assez simple mais c’est parfaitement efficace, et on plonge dans ce conte épique magnifiquement raconté.

La première-née, Amy Harmon

Pourquoi sauver le monde quand on peut savourer un bon thé ?
Avec ses cheveux mauves et son tailleur sur mesure, Arthie Casimir n'est pas que la propriétaire du Spindrift, le prestigieux salon de thé de White Roaring. À la nuit tombée, elle devient la gérante d'un bar à sang illégal où vampires et secrets se mélangent. Lorsque l'entreprise de sa vie se voit menacée par le mystérieux souverain masqué d'Ettenia, Arthie n'a plus qu'un mot en tête : vengeance.

Mais elle n'y arrivera pas seule. À la tête d'un groupe de marginaux, criminels et reclus en tout genre, elle prépare le casse ultime. L'objectif : pénétrer dans l'Athereum, la haute société des vampires, et y récupérer un document compromettant.

Entre alliances, trahisons et rebondissements, la vérité derrière ce braquage se révèle peu à peu. Arthie se retrouve bientôt au milieu d'une conspiration menaçant son existence – et le monde tel qu'elle le connaît.

J’aime bien les histoires de bandes de hors la loi de préparant au casse du siècle, à la Six of Crows. Le côté intrigue à suspense fonctionne bien, avec une galerie de protagonistes divers, beaucoup de rythme et une avalanche de rebondissements et de révélations à la toute fin qui m’a laissée bouche bée et sonnée pendant un moment.

L’univers des vampires est bien développé, et même si le thé n’est qu’un prétexte dans le récit, nous avons quand même des descriptions détaillées concernant cette boisson qui montre que l’autrice sait de quoi elle parle.

Les personnages sont attachants, principalement Arthie et Jin. J’ai bien aimé la dénonciation récurrente du colonialisme qui est un des thèmes importants de l’histoire. J’ai moins accroché à Flick qui est trop ignorante et candide. J’attends aussi de voir où mène le triangle amoureux un peu flou, mais je n’aurai pas à trop attendre puisque De thé et de sang est une duologie.

Un thé avant la tempête, Hafsah Faizal