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Le monde de Francesca
29 avril 2008

Faux coupable, John Katzenbach

Faux_coupable

Présentation de l’éditeur

Il s’appelle Michael O’Connell. Il est jeune, beau garçon, charmeur et... fou à lier. Au cours d’une soirée, il fait la connaissance de la séduisante Ashley Freeman, qui tombe sous le charme. Et signe, sans le savoir, un pacte avec le diable. Car comment aurait-elle pu deviner que son partenaire d’une nuit, dont elle essaie vainement de se débarrasser, allait décider qu’elle serait la femme de sa vie ? Outre ses e-mails incessants, et de plus en plus menaçants, O’Connell agresse sauvagement un soupirant de la jeune fille et le laisse pour mort. Quand le père d’Ashley lui propose de l’argent, le harceleur se contente de lui rire au nez... avant de s’attaquer sérieusement à la famille de sa "dulcinée". Que peuvent faire des gens raisonnables face à un fou criminel, à l’intelligence diabolique ? Agir en dehors des lois et mettre le monstre hors d’état de nuire, une bonne fois pour toutes. Mais sauront-ils se montrer plus malins, plus rusés, plus violents encore que leur adversaire ?

Mon avis

C’est l’histoire banale d’un harcèlement d’une jeune femme qui n’avait rien demandé, de la part d’un homme obsédé par elle et qui tire des plans sur la comète. Cela pourrait ressembler à un de ces faits divers que l’on peut lire de temps en temps dans les journaux… lorsque cet acharnement se conclut en tragédie. Le harcèlement est un délit qui est très difficile à prouver et plus encore à faire condamner car le passage à l’acte physique n’est pas démontré. Les victimes sont donc condamnées à vivre un véritable calvaire malgré les ordonnances d’éloignement qui sont de piètres pis-aller. Leurs vies sont chamboulées, la paranoïa s’installant et l’inquiétude remplissant l’existence entière. Ce roman décrit de manière subtile mais effrayante les conséquences d’un harcèlement dont on ne peut se défaire.

Michael O’Connell fait partie des personnes dont on regrette amèrement d’avoir connu. Venant d’un milieu défavorisé, il s’en est tiré en commettant de menus larcins et en mettant à profit son habileté pour des motifs criminels. Il aurait pu passer pour un petit voyou sans avenir s’il n’avait pas cette perversité au fond de lui. Car l’homme, en plus d’être fou, est doté d’une vive intelligence lorsqu’il s’agit de se concentrer sur son unique mission, à savoir approcher sa proie, et d’une dangerosité qui fait naitre une menace permanente chez tous ceux qui auraient eu le malheur de l’approcher. Et lorsque son dévolu tombe sur Ashley, il déploie toute son énergie afin de l’approcher, et à défaut, lui détruire méthodiquement son existence, ainsi que celles des personnes de son entourage. Tous les moyens sont mis en œuvre, des plus simples aux plus sophistiqués, mais tous de nature malveillante et éprouvants pour ceux qui en pâtissent. Espionnage, menaces, calomnies, coups de téléphones, rien ne leur est épargné et une lente descente aux enfers commence pour toute la famille d’Ashley. Pour le lecteur, le texte peut faire vraiment peur, dans la mesure où il peut rencontrer un Michael O’Connell n’importe où et n’importe quand. C’est d’ailleurs toute la force de ce livre qui monte progressivement en puissance pour laisser apercevoir une menace latente se transformer en véritable danger.

Alors que la police est impuissante, Michael, en plus de modifier la vie d’Ashley et ses proches, va également changer leurs caractères car ces derniers vont se résoudre à commettre un acte qu’ils n’auraient jamais imaginé auparavant. Paisible professeur d’université, avocate ou entraineur de sport, ces protagonistes se distinguaient par leu sens moral et leur justice. Et c’est là encore un point majeur de ce roman qui démontre que, par la force des évènements et le désespoir qui en découle, des personnes n’ayant aucune raison de franchir l’autre côté de la barrière sont prêts à passer outre afin de protéger ceux qu’ils aiment. La frontière entre le bien et le mal s’estompe, afin de ne laisser place qu’à une logique froide et imparable, que le lecteur comprend et peut même approuver. Qui est la victime ? Qui est le coupable ? Rien n’est figé dans ce roman, chacun ayant sa propre conscience à gérer et ses actes à assumer. L’aspect psychologique de tous les personnages présents dans ce récit est remarquable, tout en nuances et en constante évolution.

La narration est également traitée de manière originale. Le drame qui se joue fait déjà partie du passé, l’histoire étant racontée sous forme d’interview entre un homme inconnu, à moitié journaliste et à moitié enquêteur, et une mystérieuse femme qui a l’air d’en savoir beaucoup sur le sujet. L’identité de cette femme sera dévoilée à la fin, mettant en lumière certains points de ce récit. Cependant, les fréquents interludes avec ces deux personnages qui ont l’air extérieurs à l’intrigue sont autant de passages qui présagent de l’inéluctablilité du dénouement que le lecteur suit sous ses yeux. Il n’y a pas de révélations importantes sur la suite de l’histoire, mais des précisions sur la psychologie des personnages et les raisons qui les poussent à faire ce qu’ils vont faire. Cela peut devenir un petit peu agaçant pour le lecteur qui est frustré de ne pas en savoir davantage plus rapidement, mais l’auteur joue avec cette ambigüité pour dérouter le lecteur et le mener là où il veut qu’il aille. Il en résulte un rythme étonnamment lent pour un thriller, qui peut ne pas plaire à certains lecteurs.

Le dénouement est alors d’autant plus surprenant, l’accélération des évènements provoquant un sursaut jusqu’à l’épilogue qui ne résout pas toutes les questions que le lecteur se pose, laissant ainsi un parfum de mystère sur ce livre envoûtant et machiavélique.

Faux coupable

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