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Les guerres du miroir tome 1 : Alice en exil, Franck Beddor
Présentation de l'éditeur
A l'âge de sept ans, Alyss sait déjà qu'elle sera reine du Pays des Merveilles. Mais le conte de fées vole en éclats, comme un miroir qui se brise. Sa démoniaque tante Redd déclenche une guerre sans merci pour prendre le pouvoir, et Alyss assiste, impuissante, à la mort de ses parents. Elle n'a plus d'autre choix que de trouver refuge dans notre monde, en Angleterre, et d'oublier le sien. Adoptée par une riche famille, Alyss deviendra Alice, une sage jeune fille promise à un prince. Puis, un jour, un inconnu vient la chercher en la suppliant de revenir. Découvrant son pays dans un triste état, elle se lance à la conquête du trône, avec l'aide du chapelier Hatter, du précepteur Bibwit Harte, de la Tour blanche et de Dodge, son ami d'enfance assoiffé de vengeance...
Mon avis
Il ne faut jamais se laisser abuser par des clichés. En effet, ce livre pourrait en être un exemple concret à nos yeux d’adulte. Destinée à nos chères têtes blondes pré-adolescents, cette histoire a été écrite par le producteur de Mary à tout prix, comédie déjantée et grivoise. On pourrait alors s’interroger sur la pertinence et la qualité de ce premier tome d’une trilogie basée sur un conte bien connu, Alice au Pays des Merveilles. Ce à quoi on se trompe lourdement.
Alyss est une princesse qui a toujours vécu dans l’opulence et l ‘insouciance, protégée par ses parents et son statut privilégié. Elle ne découvre l’horreur de la situation qu’au cours d’une tragique journée où elle perd ses parents et se retrouve seule dans un monde hostile et terne. Dotée de pouvoirs lui permettant de faire apparaître les choses qu’elle imagine, elle perd peu à peu ce don et devient une jeune fille ordinaire.
Pendant les 13 ans où elle est en exil, la rébellion s’est organisée, composée d’Alyssiens fidèles à la famille royale légitime, et qui tente de vaincre la dictature imposée par Redd, reine auto-proclamée, cruelle et maléfique. Ce groupe de résistants est mené par Dodge, jeune homme de condition inférieure épris d’Alyss mais habité par une haine farouche contre le Chat à neuf vies qui a tué son père sous ses yeux.
Le retour d’Alyss au Pays des Merveilles sera l’ultime point d’orgue de la guerre entre l’Imagination Blanche et l’Imagination Noire.
L’auteur a certainement éprouvé une grande jubilation à détourner le conte traditionnel, gentillet et innocent pour en réécrire une histoire plus violente et riche psychologiquement. Il s’amuse également à décrire Lewis Carroll, l’auteur d’Alice au Pays des Merveilles, comme un révérend couard et sceptique envers l’histoire d’Alyss.
Les valeurs telles que l’honneur, la loyauté et le courage sont évoquées, mais ce n’est pas pour autant que le manichéisme basique fait loi. Chaque personnage est animé de contradictions et de doutes, révélant des défauts les rendant plus humains et plus attachants aux yeux du lecteur qui se plaît à les suivre lors de leurs aventures toutes plus palpitantes les unes que les autres.
Un livre réussi qui présage une suite à la hauteur de ce premier volume, tout aussi passionnant et distrayant.
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