Le sel de nos larmes, Ruta Sepetys
Présentation de l’éditeur
Hiver 1945. Alors que la 2nde guerre mondiale touche à sa fin, les troupes soviétiques envahissent la Prusse orientale. Une évacuation massive de la population commence. Des milliers de réfugiés entament une marche effrénée vers la liberté.
Parmi eux, quatre jeunes gens d’origines différentes se croisent et se trouvent liés par le destin pour tenter de surmonter ensemble le froid mordant, la faim, les bombardements aériens, les contrôles d’identité, qui empêchent beaucoup de leurs compagnons de route d’atteindre leur but : embarquer sur le Wilhelm Gustloff, un énorme navire qui doit leur permettre de gagner l’Allemagne...
Quatre adolescents, quatre destinées.
Mon avis
Ruta Sepetys nous avait déjà parlé de son roman à ma dernière rencontre avec elle il y a 1 an et demi. C’est dire que le travail de recherches a été pointilleux pour ce roman historique qui traite d’une grande tragédie maritime pourtant non enseignée ou connue du grand public. Le point de vue des réfugiés fuyant à la fois les bombardements russes et les nazis n’est pas un sujet que je vois aborder souvent, et je salue donc le mérite de Ruta Sepetys de faire découvrir tout un pan méconnu de l’Histoire. Pour ceux qui ont lu le magnifique et bouleversant Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre qu’elle avait publié il y a quelques années, ce roman en est une extension avec un lien que l’on découvre durant l’histoire.
Nous découvrons ce récit à travers le point de vue de 4 adolescents / jeunes adultes que la guerre a fait murir prématurément et brusquement : deux allemands nazis, une polonaise et une lettone. Oui, il y a une dénonciation des atrocités de Hitler, de ses soutiens et des Russes, mais la problématique majeure du livre est l’exil, et cela résonne douloureusement à mes oreilles en cette période actuelle tendue en Europe.
L’émotion est au rendez-vous grâce aux personnages attachants que l’on suit au fil de leur périple, et bien entendu face à la tragédie de la période, mais l’auteur n’insiste pas dessus, de sorte que la description des évènements peut paraitre clinique, voire froide. Une romance a été insérée dans l’histoire : elle n’est pas très utile ni bien développée dans le livre, mais cela donne une petite touche de douceur dans ce monde de brutes. Les liens traités sont plutôt ceux de l’amitié et de la solidarité entre les populations et les générations. Nous découvrons le pire chez l’homme face à l’instinct de survie, mais aussi le meilleur avec la générosité, la bienveillance et l’entraide dans des conditions terribles.
Ce roman se base plus sur le côté éducatif et nécessaire aux consciences, mais il remplit ce rôle à la perfection.
Le sel de nos larmes sort le 16 juin, merci Babelio!